Rapport coordonné par Claudine Hermann et Françoise Picq, présenté dans le cadre du Comité de pilotage pour l’égal accès des femmes et des hommes aux emplois supérieurs des fonctions publiques par Joëlle Wiels, Armelle Lebras-Chopard, Geneviève Hatet-Najar et Michèle Crance. Septembre 2005

L’enseignement supérieur et la recherche publique constituent une fonction publique d’un type particulier, en raison des règles qui organisent les «libertés académiques». Universitaires et chercheurs jouissent d’une grande liberté de penser, ils ne sont pas enserrés dans une hiérarchie rigide ou tenus à l’obéissance. Ils ne sont pas inspectés comme les enseignants du primaire ou du secondaire, ni notés par leurs supérieurs. Leur carrière − recrutement, promotions − dépend largement d’instances dont une partie des membres sont élus par eux : Commissions de spécialistes, locales, de chaque établissement, Conseil national des universités (CNU), Comité national de la recherche scientifique ou équivalent des divers organismes nationaux de recherche publique (CNRS, INSERM, INRA…)3. Enfin les dirigeants des universités sont élus par des représentants de tous les collèges. Cependant cette organisation démocratique est doublée de règles −explicites ou non-dites − qui garantissent la prépondérance des corps supérieurs (Professeurs d’université, Directeurs de recherche) dans les décisions, notamment celles qui concernent les promotions et changements de grade. Pour faire carrière à l’université, il est souvent nécessaire de disposer d’appuis.

La recherche publique est constituée d’établissements publics, nous nous limiterons à ceux
dont les personnels sont fonctionnaires, c’est-à-dire les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) (voir §I. 2).4

Il est spécialement intéressant d’analyser la place des femmes dans l’enseignement supérieur et la recherche et son évolution, étant donné le rôle qu’a joué, et que continue à jouer l’enseignement supérieur dans la progression sociale des femmes. Si l’on peut constater, globalement, l’élimination progressive des femmes tout au long de la «carrière», des études au recrutement, de la promotion à la place dans les instances, on verra aussi d’importantes variations selon les disciplines, qui expriment autant les «choix» d’orientation que les «cultures particulières» de telle ou telle discipline. Toutes n’offrent pas la même résistance à la progression des femmes, même si aucune ne leur garantit l’égalité des chances avec les hommes.

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