Le Comité StraNES a remis le 9 juillet 2014 son rapport d’étape sur la Stratégie nationale de l’enseignement supérieur. Le Livre blanc de l’ANEF apparaît en références bibliographiques et on y trouve un court paragraphe sur la lutte contre les stéréotypes filles-garçons :

“Il y a 150 ans une femme, Emma Chenu, s’est inscrite pour la première fois à la Faculté des Sciences de Paris. Dans la longue marche des femmes pour l’accès aux mêmes droits que les hommes, la victoire sur les droits formels n’a pas toujours conduit à une véritable égalité entre les femmes et les hommes. Cela se traduit chez les étudiants comme chez les personnels. Les choix d’études restent souvent profondément sexués, et la situation n’évolue guère. Dans les sciences dures, à l’exception de la chimie, les femmes sont très absentes. Dans les secteurs les plus dynamiques, les femmes sont fortement sous-représentées. Il en est ainsi du domaine du numérique, où elles constituent moins de 15% des effectifs 11. Réciproquement, certains secteurs restent quasi-exclusivement féminins, et certains sont en passe de le devenir, comme dans le domaine de la médecine. Les stéréotypes générateurs d’orientation se renforcent.

Les femmes représentent globalement 55% de la population étudiante, mais les femmes et les hommes ne font pas les mêmes choix de poursuite d’études. Par exemple, après un bac S elles choisissent moins souvent les CPGE (15% versus 20% des hommes), les STS (13% versus 23% des hommes). Les filières de formation se révèlent in fine très peu mixtes, majoritairement féminines dans les carrières sociales et paramédicales (84% de femmes), et n’atteignant que 27% dans les formations d’ingénieur, malgré les efforts récents.

Chez les personnels, la situation est aussi très déséquilibrée, avec un plafond de verre concernant l’accès au grade de professeur et aux responsabilités les plus importantes.

L’obligation dans la loi de 2013 d’instaurer la parité dans les conseils des établissements d’enseignement supérieur, et plus encore celle d’installer des missions “égalité entre les hommes et les femmes”, marque un progrès, qui devra donner naissance à des initiatives concrètes, à la mise en place de cibles, de jalons et de dispositif de pilotage (notamment via le dialogue contractuel).

Au-delà des différences dans l’accès aux formations suivant le sexe, il convient d’être très attentif au fait que globalement les femmes font plus d’études que les hommes, avec un écart qui se creuse. Dans une perspective d’égalité entre les sexes, il faut donc également veiller à ne pas laisser se développer de nouvelles inégalités.” (p. 31-32)

Télécharger le rapport (126 p.) : Rapport StraNES_2014