L’article se propose de montrer que, malgré des règles apparemment équitables et exemptes de biais, les carrières des femmes dans l’université française restent largement en retrait par rapport à celles des hommes. Les résultats présentés sont issus de deux enquêtes successives portant sur les carrières des femmes et des hommes dans trois disciplines, sur longue période, qui ont associé des approches quantitatives et qualitatives. Ils montrent que depuis plus de vingt ans et dans toutes les disciplines, la féminisation progresse chez les maîtres de conférences, même si les instances de recrutement ne sont pas exonérées de tout risque de discrimination indirecte. En revanche, l’accès au professorat reste plus difficile pour les femmes et leur part parmi les professeurs progresse très lentement. En physique et en histoire, l’accès au professorat s’avère même plus difficile aujourd’hui. Les raisons des difficultés des femmes sont à la fois endogènes, propres au travail et au système universitaires, et exogènes, tenant davantage aux spécificités de genre. Un programme volontariste d’égalité professionnelle reste encore à mettre en œuvre.

Frédérique Pigeyre et Mareva Sabatier, « Les carrières des femmes à l’université : une synthèse de résultats de recherche dans trois disciplines », Politiques et management public [En ligne], Vol 28/2 | 2011, mis en ligne le 19 juillet 2013, URL : http://pmp.revues.org/4197 ; DOI : 10.4000/pmp.4197

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